Le péplum

Qu'est-ce que le péplum ?

    Tout d'abord, étymologiquement, le terme "péplum" est l'appellation francisée de peplum, un mot latin lui-même issu du grec peplos, ou peplon. Le terme grec désignait en premier lieu le vêtement des femmes, en particulier celui que portait la déesse Athéna. Par la suite le terme désigna, chez les Grecs comme chez les Romains, un manteau de cérémonie puis tout vêtement de dessus un peu ample. Le terme peplum désigne finalement tout film qui se déroule à l'Antiquité.

    Même si les historiens et les dictionnaires proposent des définitions du mot, prenons l'exemple du dictionnaire Hachette (2005) qui définit le péplum comme un "film à grand spectacle consacré à un épisode de l'histoire antique", il est difficile de trouver une définition précise et universelle du genre cinématographique, outre les simples définitions générales. La définition du terme n'est donc établie qu'en fonction d'un point de vue, d'un parti pris. Selon l'écrivain Jean-Pierre Andrevon, lorsqu'on parle de péplum, tout le monde a en tête "un film se déroulant dans l'antiquité, où l'on voit des combats de gladiateurs et des chrétiens dévorés par des lions, (...) de fourbes dictateurs caresser leur barbe noire et effilée aux pieds d'une idole grimaçante et de jolies princesses mangeant du raisin allongées sur des divans". Cette image aurait tendance à renvoyer aux films à grand budget sur le thème de la Rome antique, avec des films comme Ben-Hur (1959), Spartacus (1960) ou La Chute de l'Empire romain (1963). Mais alors les films à petit budget, avec des histoires plus restreintes sur le plan historique, ou les films traitant de l'antiquité égyptienne, de l'antiquité grecque et des récits bibliques, sont-ils des péplums ?

    C'est ainsi que certains considèrent que seuls les films italiens des années 1950-60 centrés sur l'antiquité romaine entrent dans la catégorie "péplum", et que d'autres ont tendance à élargir le sens du mot, et donc à élargir le genre.


Le péplum vu par Ave péplum !

    En ce qui concerne Ave peplum !, nous avons choisi notre propre définition du péplum, et avons donc sélectionné les films qui répondront à cette définition. Nous avons opté pour la définition plus générale du péplum, à savoir celle qui qualifie de péplum tout film de toute époque qui traite d'une période de l'antiquité quelle qu'elle soit, de tout sujet quel qu'il soit, de toute origine confondue et de tout budget. Ainsi vous retrouverez dans ce blog des films à grand spectacle comme La Chute de l'Empire romain (1963), et inversement des films plus modestes comme La Reine des Vikings (1967) ou Centurion (2010), des adaptations de récits fictifs comme Troie (2004), des séries télévisées comme Rome (2005), ou encore la variante érotique du péplum, comme Caligula (1980) ou Caligula et Messaline (1982).

    Vous trouverez une liste, non pas exhaustive mais la plus complète possible, des péplums et de leurs dérivés, une liste de personnages récurrents du péplum, des critiques de films, de séries et d'ouvrages autour du péplum ou de bande-dessinée, et des dossiers à thèmes en lien avec le genre cinématographique.


Courte histoire du péplum

    Comme la peinture pour le western, le théâtre est précurseur du péplum, et plus particulièrement la pièce Julius Caesar de Shakespeare, publiée en 1599, que l'historien Yann Le Bohec qualifie de "proto-péplum." Le premier film péplum date de 1897. Il s'agit de Néron essayant des poisons sur des esclaves, un film de 45 secondes réalisé par le français Georges Hatot, qui emprunte un thème récurrent à la peinture, comme dans le tableau Cléopâtre essayant des poisons sur des condamnés à mort, peint en 1887 par Cabanel. Et comme le western, le péplum est un genre bien particulier du cinéma, qui donne une image figée d'une époque donnée, illustrée par des figures, des images, des paysages fantasmés et récurrents. On range parfois le péplum dans le "cinéma de genre", aux côtés du western et du film d'horreur.

    Le genre va donner naissance à des films comme Ben-Hur (1907) de Sidney Alcott et Frank Oates Rose, qui fera l'objet d'un remake homonyme en 1953 par Mervyn Le Roy. Mais le premier film à être considéré comme le chef de file du péplum sera Cabiria, de Giovanni Pastrone en 1914. 

    Le genre connaît un succès encore modeste. C'est en 1958 que l'on considère un "renouveau" du péplum avec Les travaux d'Hercule de Pietro Francisci, avec en tête d'affiche Steve Reeves, le fidèle interprète du héros romain. L'âge d'or du péplum se situe de 1958 à la fin des années 1960, avec, rien que pour l'année 1960, une trentaine de films produits ! Le genre trouve surtout sa place dans la production italienne, notamment dans les célèbres studios Cinecittà, situés dans le quartier de Don Bosco près de Rome en Italie. Les studios sont fondés en 1937, et sont toujours actifs de nos jours. Puis le péplum connaît un coup de mou.

    Son second renouveau, avec le film Gladiator (2001) de Ridley Scott, marque les débuts du péplum contemporain, avec une autre façon de filmer et des techniques nouvelles. Ainsi ce renouveau va donner naissance à des films comme Alexandre (2005) de Oliver Stone, Troie (2004) de Wolfgang Peterson ou encore, plus modeste, L'Aigle de la neuvième légion (2011) de Kevin MacDonald. Le décalage avec le péplum classique est encore plus visible dans la dernière mouvance du péplum, qui s'éloigne davantage de la reconstitution physique et classique au profit d'une reconstitution plus graphique, avec des films comme 300 (2006) de Zack Snyder, Les Immortels (2011) de Tarsem Singh ou encore Pompéi (2014) de Paul W.S. Anderson.

    Ce renouveau a aussi donné lieu à des séries, telles que Rome (2005) ou Spartacus (2010) de Steven S. DeKnight, et, outre le cinéma, à des jeux vidéos tels que Ryse : son of Rome (2013) développé par Crytek ou à des bandes-dessinées telles que Murena (1997) de Dufaux et Delaby ou Les Aigles de Rome (2007) de Marini.

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